Et pourquoi pas Mac ?

Rappelons-nous d'abord de l'histoire. Des jeunes un peu fêlés, dans une époque où personne ne concevait de tchater ailleurs que sur un banc, de draguer ailleurs que dans une fête, bref, à l'époque où les dinosaures étaient encore là et où je suivais mes cours de psycho, en ce temps-là, un petit groupe fort ingénieux inventa le premier ordinateur à usage personnel. Ça n'avait l'air de rien comme cela ; une petite boîte avec une interface de saisie et la retranscription électrique du signal vers un écran monochrome. Le Mac était né. Bien sûr, rien ne serait ce qu'il est si le système qui permet d'exploiter l'ordinateur, l'interface homme-machine n'était venu avec. Le Mac était né (again) et il avait son système, le Mac OS. Pour des génies, ils auraient tout de même pu se flatter le coude pour trouver meilleur nom. Toujours est-il que bien évidemment, ça a fait une mini révolution. Tellement, d'ailleurs, qu'une pseudo boîte concurrente est venue pomper quelques idées. Microsoft était né. Pendant un peu plus de dix ans, les deux leaders du marché, Microsoft avec 95% et Mac avec 5%, se sont battus pour montrer à tout le monde que leur système de fenêtrage était le meilleur et qu'ils savaient produire de bonnes suites bureautiques. Pendant ce temps-là, un barbu du MIT se disait qu'il était fort pénible de ne pas pouvoir piloter une imprimante avec son propre bout de logiciel. Il se disait aussi qu'il était inadmissible que l'on paye des bouts de code sans en connaître le contenu, sans pouvoir corriger d'hypothétiques problèmes ou pouvoir le redistribuer à son collègue du bureau d'à côté. Le problème n'était pas l'argent, non. Le problème, c'était bien les droits d'utilisation liés à ce bout de logiciel qui privaient l'utilisateur de ses libertés fondamentale. Et quand je parle d'utilisateur, à l'époque, c'était loin d'être péjoratif. Voilà maintenant quelques années, Apple sur le point de faire une banqueroute rappelle Steve Jobs, qu'elle avait avantageusement limogé quelques années plus tôt. Et là, il sort le grand jeu. Fini les noyaux pourris. Ce qu'on ne sait pas gérer correctement, on va aller le chercher chez des gens qui savent vraiment ce que c'est. Le nouveau noyau viendra du monde BSD, le plus vieil UNIX libre. Il ne reste donc qu'à se concentrer sur l'aspect graphique et faire jouer du nom d'Apple pour que les fournisseurs suivent comme des toutous. On secoue le tout et on obtient Mac OS X. Une finition fine, du logiciel qui répond au doigt et à l'oeil et une pseudo ouverture sur le monde de libre afin de paraître dans le vent. Ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit. Effectivement, Apple est le premier à avoir introduit la notion de système de fichiers couplé à une base de données et ça donne des résultats bluffants. Évidemment, l'apparence et l'ergonomie sont à couper le souffle comparer à tout ce qui peut exister sur le marché. Oui, mais... Effectivement, c'est beau, mais vu que j'arrive à me complaire de ce que j'ai depuis que je suis enfant, ça ne m'atteint pas des masses. Je ne bave pas devant un écran reluisant, je me demande avant tout à quoi cela va me servir. Oui, ça fonctionne et alors ? Contrairement à [certains|http://bouh.soolbox.com/index.php?2007/11/09/889-pom-pom-pom], je ne suis toujours pas lassé de faire joujou avec mes paquets et j'ai toujours les yeux qui brillent à voir autant de possibilité de choix. Effectivement, de nombreux logiciels libres ne sont pas forcément à la pointe du développement, cependant je sais qu'ils sont souvent créés et maintenus par des volontaires, et ceux-là même sont bien souvent ce qui se fait de mieux en informatique, et cela, sans un sous. Alors que Apple arrive en plusieurs mois à faire à coup de millions de dollars ce que des programmeurs dilettantes font en quelques années, je ne cerne pas bien l'exploit. Et au-delà de cela, surtout, je rappelle que le logiciel libre n'est qu'une question de droit. De ce fait, en choisissant GNU/Linux depuis de nombreuses années, voici ce que je défends, et ce au dépends d'un certain confort esthétique, ergonomique ou de configuration :
  • la liberté d'exécution sans restriction,
  • la liberté de consultation du code source,
  • la liberté de modification du code source,
  • la liberté de redistribution. Et ça, ça n'a pas de prix. Pour le reste, il y a eurocard(tm) mastercard(tm), comme ils disent. En refusant de tomber dans la facilité, de jouer, d'admirer, je choisi le parti de combattre pour mes droits d'utilisateurs et pour ceux de mes voisins. Voilà pourquoi rien ne remplacera le GNU de sitôt chez moi, au déplaisir de [certains|http://www.cinquante.org/]. D'ailleurs, n'auraient-ils rien compris au logiciel libre à me dire que finalement, un Mac, c'est de l'Unix ? ;)