Éof, l'école des possibles

Un logiciel libre, par essence, peut être utilisé, copié, modifié, distribué en toute liberté et légalité. D'un point de vue pédagogique et éducatif, l'utilisation de ces logiciels, permet à quiconque l'accès aux technologies numériques. Cela laisse également la possibilité à chacun d'accéder gratuitement chez soi, aux mêmes outils que ceux utilisés en formation sans encourir le risque d'être dans l'illégalité ou de violer une quelconque licence. Ces caractéristiques fondamentales fournissent une matière particulièrement intéressante pour les enseignants, chercheurs ou éducateurs, qui trouvent là des éléments complètement modifiables, adaptables à leurs objectifs pédagogiques et à tous les budgets. Il en résulte, d'ailleurs, de très nombreux logiciels libres issus de leurs travaux et développés pour répondre à leurs besoins. C'est le cas, en région Limousin, où de nombreux étudiants utilisent déjà des outils basés sur un ensemble de logiciels libres fournis sur un simple CD-Rom (freeduc-sup). Ce dernier est développé en région et pourrait, dans un proche avenir, être massivement distribué au sein des différents lycées de la région, ainsi qu'à l'Université de Limoges. D'un point de vue industriel, l'utilisation de logiciels libres est un gage de compétitivité car il permet d'orienter les investissements vers la recherche et le développement plutôt que dans de coûteuses licences. On constate depuis quelques années que beaucoup d'entreprises installent massivement des logiciels libres et en tirent avantages. Ce phénomène prend sa source dans un transfert technologique des savoirs des étudiants ayant utilisé ces produits dans leur formation initiale, vers les entreprises. Pour des pays comme la Chine, le Chili et beaucoup de pays d'Afrique, cela est même considéré comme un enjeu national. Ces derniers ont mis en place des dispositifs de formation et de développement de logiciels libres pour leurs besoins en formation et production. Plus près de chez nous, certaines régions d'Espagne, dont l'Extrémadure, ont déployé à grande échelle des solutions libres pour les Écoles et Lycées. Ces exemples montrent que les logiciels libres favorisent l'accessibilité aux outils et services. En France, cet objectif est déjà entamé dans des programmes comme ADELE, le programme gouvernemental de l’administration en ligne. Par ailleurs, de nombreuses administrations et collectivités s'associent au travers de l'Adullact (Association des utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales), afin de mutualiser les efforts de développement, pour que l'argent public ne paye qu'une fois la création de logiciels et leur support. Le principe du partage de la connaissance, au niveau régional, national ou mondial, limite des investissements coûteux pour éviter de redévelopper ce qui existe déjà, et facilite l'investissement dans de nouveaux programmes de recherche et développement. En termes de chiffres, le marché du logiciel libre a connu une croissance de 46% en 2004 et les prévisions annuelles sont de 40% jusqu'en 2008. source [ZDnet|http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39256254,00.htm|fr]. Le ministère de l'Éducation Nationale indique que les académies et administrations possèdent 1500 serveurs dont 96% utilisent uniquement des logiciels libres. Quant aux établissements scolaires, il en dénombre 15000 fonctionnant uniquement avec des logiciels libres (source : Direction des personnels, de la modernisation et de l'administration [DPMA| http://www.orion.education.fr/|fr]. Cet échantillon témoigne bien de la large place accordée à ce "nouveau visage du logiciel", tant dans le public en terme de volonté politique, que dans le privé en terme de choix, au niveau de l'investissement. Il semble donc naturel d'être vigilant sur le phénomène et d'accompagner si besoin l'implantation des nouvelles technologies car elle sont sources et moteurs d'emploi. Cela passe par des actions de formation. Formation sur les techniques, mais aussi sur l'utilisation des réseaux de compétences régionaux, européens et internationaux. Un projet d'école qui forme à la fois aux domaines techniques, mais également à l'esprit de partage, de collaboration et de contribution dans les technologies de l'information et de la communication entre tout à fait dans l'esprit de Practiciel. L'ÉOF a vocation à proposer des formations techniques sur les logiciels libres, mais également sur l'esprit communautaire qui anime les utilisateurs : chacun doit mesurer l'intérêt de partager les productions afin d'en faire bénéficier la communauté pour en recevoir en retour toutes les contributions améliorant la qualité du produit initial. Notre souci est économique, intellectuel et financier. Intellectuel car le partage de la connaissance est à tous bénéfique. Financier, car le financement (privé ou public) d'un logiciel n'est nécessaire qu'une seule fois. L'investissement réel est concentré sur la recherche, le développement, le déploiement et dans l'ingénierie d'intégration aux systèmes d'information.))